Lambig est le nom commun donné à l’eau-de-vie de cidre produite en Bretagne. Elle est notamment reconnu par une AOC sous le nom "Eau-de-vie de cidre de Bretagne”
Publié le 28 mars 2019, mis à jour le 11 novembre 2025 - Samuel Duransseau
Le lambig est le nom commun de l'eau-de-vie de cidre en Bretagne. Son nom provient directement de l'alambic (« ul lambig » en breton), l'appareil qui sert à le distiller. Il incarne la boisson emblématique du milieu rural breton.
L’histoire du Lambig
Comme pour de nombreuses boissons ancestrales, il est difficile de déterminer précisément l'origine du lambig. Bien que la pomme existe depuis toujours en Bretagne, la production du lambig nécessitait d'abord de transformer les pommes en cidre par fermentation.
Or, les premières traces de ce breuvage ne peuvent être attestées qu'après le VIIIème siècle (ap. JC). On ne peut donc que supposer que la découverte du lambig en Bretagne - c'est-à-dire la distillation de cidre pour obtenir cette eau-de-vie - est antérieure au VIIIème siècle (ap. JC).
Bien que la Bretagne ait connu de nombreuses boissons alcoolisées - importées comme le vin, ou produites localement telles que la bière, le cidre ou encore le chouchen - le lambig est incontestablement l'une de celles qui participaient à égayer les foyers et les fêtes.
Extrait de "Le cheval d'orgueil : mémoires d'un Breton du pays bigouden” de Pierre Jakez Hélias, 1975
Couramment appelé « la gnôle », le lambig était souvent produit de manière artisanale par les foyers disposant de vergers, qui profitaient de leurs récoltes pour fabriquer leur propre eau-de-vie de cidre.
Très peu encadrée durant des siècles, cette production a été largement restreinte et structurée par les législations des XXᵉ et XXIᵉ siècles dans les campagnes bretonnes.
La production de Lambig
L'eau-de-vie de cidre est obtenue par distillation. Ce processus, qui prend plusieurs années, commence par la récolte de pommes à cidre et leur transformation en jus (par broyage puis pressage). Le jus est ensuite conservé en fûts de bois pendant plusieurs mois pour fermenter et devenir du cidre. C'est ce cidre qui est ensuite distillé à l'alambic pour produire le fameux lambig.
La distillation était généralement assurée par un bouilleur de cru. Celui-ci pouvait être le propriétaire des vergers (avec le statut de propriétaire récoltant), un bouilleur ambulant, ou encore un distillateur.
Très réglementée, la distillation de lambig faisait évidemment l'objet de contrôles douaniers. Chaque bouilleur devait référencer précisément chaque litre de sa production. Au-delà d'un certain seuil d'exemption, il était tenu de payer des taxes sur chaque degré d'alcool obtenu.
Le lambig titrant généralement autour de 40 degrés, les taxes applicables sont celles des spiritueux.
Une eau-de-vie pas comme les autres
La distillation est un procédé répandu applicable à toute boisson fermentée, ainsi qu'à des grains, fécules, sucres ou jus. La particularité du lambig réside, au-delà de sa teneur en pomme, dans son origine géographique.
En tant qu’eau-de-vie de cidre, le lambig breton est une boisson alcoolisée similaire au calvados de Normandie.
Tous deux respectent le même processus de fabrication et ne se distinguent que par leurs origines géographiques - et éventuellement par les variétés de pommes utilisées.
La Bretagne possède indéniablement une grand patrimoine gastronomique, notamment autour des boissons alcoolisées. Découvrez les principaux alcools bretons
La Bretagne est une région fortement agricole. Par conséquent, ses produits ont acquit de nombreuses appellations et indications protégées (AOC, AOP, IG, IG)
Deux appellations proches, qui pourtant se rapportent à des breuvages sensiblement différents. Le lambig est une eau-de-vie de cidre, le lambic, un bière